Comme je l’écrivais vendredi dernier, rien n’est finalement sorti du sommet de Copenhague, que tant de dirigeants avaient fait miroiter au yeux des peuples.
Ce fiasco, au-delà des apparences, est bel et bien celui de l’Europe et de sa politique angélique, pour ne pas dire de sa contradiction majeure.
Comment en effet imaginer que la Chine et l’Inde allaient céder quoi que ce soit ? Ces deux pays sont devenus la machine à produire et à polluer du monde sous l’effet de la politique économique et commerciale de l’UE, qui les encourage dans cette voie avec son dogme du libre-échange intégral.
Copenhague révèle une fois de plus que la vraie fautive des déséquilibres mondiaux est une Europe ventre-mou, qui n’ose pas ou ne veut pas se donner les moyens de ses objectifs affichés. Les pays émergents n’ont aucun intérêt à se plier aux objurgations européennes et seule une taxe carbone aux frontières de l’UE changerait cette situation. Mais la Commission de Bruxelles, comme nombre de pays libre-échangistes, n’en veut pas…
Les euro-béats qui nous gouvernent, parmi lesquels les écologistes tendance Europe-Ecologie qui jouent aujourd’hui les pleureuses sur le sommet de Copenhague, se refusent à tout rapport de force dans le champ international, un peu comme les pacifistes et autres apaiseurs des années trente s’imaginaient dompter l’Allemagne nazie à coup de capitulations successives. C’est pourquoi, d’ailleurs, leur discours en faveur d’un « toujours plus d’Europe », style Lisbonne, est un leurre, une fuite en avant dans le néant de la volonté.
A Copenhague, c’est bel et bien l’angélisme européen - il est vrai mâtiné de cynisme - qui est mort. Il serait temps de s’en rendre compte, notamment en France, où le double langage des dirigeants, entre postures martiales et décisions minimalistes, n’aura jamais été aussi béant.
NDA